Lorsqu’on évoque la ville de Safi, on pense au chaykh Ahmed Salih. Les gens le considèrent comme le phare et le walliy de cette ville. Les historiens disent que c’est un descendant de ^Omar ibnou ^Abdel ^Aziz, le calife bien bien guidé. Il est né en 550 hégire et est décédé en 631, il a donc vécu 81 ans à l’époque de la dynastie Almohade.

Abou Saleh a appris la science auprès de Abi ^Imran Moussa bni Haroun et le tassawouf avec Abou Yazza et Abou Médienne al ghaout. Parmi ses élèves , on note Abou Sayri, l’ auteur des célèbres vers du « Borda ». Il a vécu longtemps au Liban et c’était à l époque l’habitude de beaucoup de soufis que de s’isoler dans les montagnes du Liban.

A son retour du Liban et de la Mecque, il s’est installé en Tunisie afin de prendre cours auprès de Abi sa^id Al baji. Abou Saleh a accumulé beaucoup de science dans le fiqh, le Qour’an et d’autres sciences encore faisant partie de la religion.« j’ai trouvé abou Medienne avec quelques élèves proches.Lorsque je lui ai passé le salam, il a pris ma main et m’a dit : d’où viens tu ? Je lui ai expliqué mon parcours. Il st resté longtemps silencieux puis il a dit : qu’est ce que tu as appris ? Je lui ai répondu par une parole de la croyance : « Allah existe et Son existence n’est pas comme la notre » AbouMedienne n’a pas parlé pendant un long moment au point que ses élèves lui ont demandé pourquoi il posait une question et attendait si longtemps ensuite pour reprendre la discussion. Abou medienne a répondu : « que voulez vous que je dise devant un homme qui parle peu et suit en cela la sounnah et qui connaît sa croyance.

A partir de là , on comprend que Abou Medienne a testé Abou Mouhammad Salih. Abou Mouhammad est resté longtemps auprés du chaykh pour enrichir son éducation du nafs et prendre cours de religion car Abou Medienne était arrivé au rang de l’ijtihad (il était moujtahid). Après quelques années, le chaykh Abou Médienne a ordonné à Abou Mouhammad Salih de retourner à Safi pour y propager la science de la religion. Il a donc construit sa zawiyah là bas à Safi.

Son école de tasawwouf est fondée sur le fait de s’en remettre totalement à Allah. Il disait : « nul ne peut subvenir à tes besoins si ce n’est allah, donc pourquoi chercher chez les gens ce que Allah m’a prédestiné ? » un jour, un homme riche est venu le voir pour proposer de lui fournir tout ce dont avait besoin la zawiyah pour fonctionner pendant une année. Abou Mouhammad Salih a répondu : « Je jure par Allah que je ne prendrai rien de toi et je ne veux plus que tu viennes me voir » Abou Mouhammad combattait les faux soufis de l’époque qui ne cherchaient que l’argent et n’avaient aucune science. Il disait : « on n’adore Allah que grâce à la science, si tu vois ton chaykh qui n’applique pas le Qour’an ou les hadiths, alors éloignes toi de lui » A l’époque, il y avait beaucoup de brigands en Tunisie et en Libye qui attaquaient les gens sur la route du hajj. Les savants du Maghreb avaient même donné une fatwah disant de ne pas aller au hajj à cause du danger auquel ils s’exposaient.

Abou Mouhammad a vu dans le rêve notre bien aimée dame ^aicha que Allah l’agrée qui lui disait : « demande à tes élèves d’accomplir le hajj. Il a donc choisi ceux qui parmi ses élèves étaient des guerriers et il a organisé le hajj. On appelait sa caravane , la caravane Salihi et les brigands en avaient peur. Par le fait qu’il combattait les faux soufis et qu’il avait contredit les fouqahas de l’époque, les gens ont commencé à le critiquer. Mais il a patienté.

Vers la fin de la dynastie Almohade, les portugais et les Ses élèves portaient toujours une chechia. Ils avaient une soubha et demandaient à s’isoler de temps en temps. Il leur demandait de répéter plusieurs fois dans la journée : ya Allah, ya Rahman, ya rahim . En effet, il raconte qu’ une fois, il était sur un bateau avec d’autres personnes . Il s’est produit alors une violente tempête au point qu’ils ont cru qu’aucun allaient en réchapper et qu’ils allaient tous couler. Abou Mouhammad dit qu’ à ce moment il s’est mis à dire : ya Allah, ya Rahman, ya rahim et que tous ceux qui étaient avec lui ont fait de même et la mer et le vent se sont calmés et que depuis ce jour, il n’a pas arrêté de faire ce dhikr. Il avait beaucoup d’autres dhikr dont ceux que l’on appelle aujourd’hui « wird tahsin » Bien qu’il ait acquis beaucoup de science, il continuait à aller visiter les savants de son époque, à leur demander conseils et à prendre la science d’eux. Car, disait -il : l’adorateur sans science est comme l’âne du moulin (c’est à dire qu’il tourne en rond). Il disait parmi les sciences que tu dois connaître, il y a : savoir que Allah existe, qu’Il n’a pas d’associé et ne ressemble pas à ses créatures ; connaître également les attributs de Allah et savoir que Allah n’est pas un corps car Allah ta^ala dit dans le Qour’an : sourat al ikhlas. Abou Mouhammad Salih a écrit beaucoup de livres dans lesquels il a expliqué les Noms et les Attributs de Dieu, mais aussi la croyance et le fiqh.

Tous les exemplaires de ses livres sont des manuscrits, ils sont conservés à la bibliothèque royale de Rabat. Le seul dou^a qu’il faisait aux gens qui venaient lui en demander était : « que Allah t’accorde le paradis et que tu sois détaché de la dounia ». A l’époque, les gens de toute la région de Doukkala venaient lui demander conseils pour toutes leurs questions et même sur les choses du quotidien : le mariage, les semences … ce que les savants ont dit à son sujet : – Ibnou Qounfoud disait de lui : « c’est un imam dans la science de la croyance ». il insistait beaucoup sur la croyance et il l’a propageait afin de ne pas tomber dans les innovations. -Abou Hassan al Ichbili (son nom signifie qu’il était originaire de Séville), le savant Malikiy a rapporté à son sujet : « c’était un savant et on a vu de lui beaucoup de prodiges » -Ibnou Fa’roun , un autre malikiy disait de lui : « c’est un grand chaykh du Maroc, un homme pieux, il combattait les innovateurs » -Al boussayriy l’appelait : le qoutb et il a écrit une poésie de 117 vers faisant son éloge et le décrivant comme un qoutb. Abou Mouhammad Salih a dit : après la croyance, il faut connaître le fiqh, faire le repentir, avoir la patience, être entre la crainte du châtiment de Allah et l’espoir de Sa miséricorde et ensuite s’en remettre à Allah et ne rien espérer de personne hormis Allah.

C’est cela le résumé de sa croyance. Certains disent qu’il est le chaykh de Moulay abdel salam ben Mechiche mais je doute de cette information car ils avaient tous 2 le même âge et je pense qu’ils le confondent avec Abou Mouhammad ibnou Salih ibnou Hirzim (Sidi Hrazem).

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