Elhadi Ben Aïssa a vécu au 10 ème siècle de l’Hégire ( 16 ème siècle du calendrier grégorien ). Cette époque connaissait des problèmes économiques, politiques et culturels et c’est ce contexte qui a poussé les savants à aller vers les gens dans les tribues pour leur enseigner la religion. C’est le cas par exemple de Sidi Rahal et bien d’autres. En plus de la croyance et du fiqh, ils enseignaient aux gens le Tassawwouf car les gens étaient très attachés à la dounya et s’étaient éloignés de la science de la Religion. Nb : les arabophones peuvent consulter le livre de Bouchrab : « Histoire de Doukkala » pour plus de précisions. Chaykh Elhadi Ben Aïssa, Le Cheikh Al-Kamel a commencé à apprendre la science à Qarawiyyine à Fez. Il est ensuite revenu à Meknès où il a enseigné en insistant sur la bonne croyance. Il donnait de l’argent aux gens pour venir apprendre. A cette période, était apparu un charlatan qui dans son apparence montrait la sainteté. Lorsqu’il a commencé à avoir beaucoup d’élèves , il leur a demandé d’insulter les compagnons et aussi, à ceux qui portait le prénom de l’un d’eux d’en changer. Le Chaykh lui a ordonné le bien et interdit le mal. Puis, quand il a vu qu’il ne voulait rien entendre, il a mis en garde contre lui. Comme les gens dans la population l’aimait, ils l’ont écouté lui, le Chaykh et se sont éloignés du charlatan. A la même époque, il y avait un grand savant appelé Sidi Basri qui est enterré dans le souq de Meknès. Il a voulu tester le Chaykh Mouhammad Ben ^Ayssa. Il est resté longtemps avec lui, lui posant beaucoup de questions et cela dans tous les domaines de la science et le Chaykh répondait jusqu’au jour ou Sidi basri est sorti dans les rues en criant aux gens : « dans votre ville, il y a le savant parfait ! » A partir de là, le Chaykh a été appellé : Sidi al Kamel , c’est-à-dire le parfait, celui qui maîtrisait la science dans plein de domaines. Une autre fois, Sidi al Basri avait mal aux yeux et commençait à perdre la vue, il est venu voir le Chaykh et lui a demandé des dou^as ; il a aussitôt recouvré la vue. Le Chaykh Mouhammad Ben ^Ayssa est un descendant du Prophète, il est né en 872 H dans la région du Souss. Son père lui a enseigné la Religon , puis l’a emmené à Fez pour continuer son apprentissage. Le père travaillait pour subvenir à leurs besoins pendant que le fils apprenait la religion. Lorsque le chaykh a commencé à être connu et à avoir du succès, il a souhaité partir chercher un savant pour apprendre le Tassawwouf et l’éduquer. Il est donc allé chez Al Arti qui est un élève de Al Jazouli. Lorsque son Chaykh est tombé malade de la maladie de sa mort, il lui a demandé de rejoindre son ami ^Abdel ^Aziz Tabba^. A son arrivée , il a trouvé son nouveau Chaykh en train d’enseigner. Tabba^ s’est levé et lui a dit : « Sois le bienvenu mon fils, le pieux, mon successeur » puis Tabba^ s’est mis à le fixer longuement . Mouhammad Ben ^Ayssa baissait les yeux, il n’osait pas le regarder. Puis Tabba^ lui a dit « ton chaykh est mon « frère » ( ils ont appris tous deux à la même période chez Al Jazouli), il t’a choisit et t’a envoyé pour que je te purifie ». il est donc resté avec lui. Tabba^ lui a donné l’autorisation de donner la Tariqah et un jour lui a dit : « maintenant tu vas aller voir le Chaykh As Sahli car lorsque mon Chaykh al Jazouli était en train de mourir, il a pris As Sahli qui était le plus agés d’entre ses élèves et lui a demandé de prendre soin de moi parceque j’allais être le successeur de Al Jazouli. Et puisqu’aujourdhui à ton tour, tu es mon successeur, j’aimerais que tu ailles le voir pour la Baraakah ». Quand il est arrivé chez lui, Sahli lui a trasmis un livre de al Jazouli et lui a dit : « je prends Allah à témoin que je te transmets le lvre que Al Jazouli m’a demadé de te transmettre ». A partir de là , il apparait sans équivoque que le successeur de Al Jazouli et de Tabba^ est bien Sidi ^Aliyy Ben ^Ayssa et non Razwaniyy ou Sidi Rahal comme le prétendent certains. De plus Razwaniyy et Sidi Rahal sont des ^Abdal alors que Sidi ^Aliyy Ben ^Ayssa est arrivé au stade de Qoutb al Ghaout. Après cela , Sidi ^Aliyy Ben ^Ayssah est donc revenu à Meknès, il y a trouvé que les gens l’attendaient et il a commené à avoir plein d’élèves. Il a enseigné la croyance de ‘Ahlou Sounnah wa l Jama^ah. Parmi ses paroles : « la science de la croyance est la meilleure de toutes les sciences », « celui qui se trompe dans la croyance, il commet du koufr ». il a établit des wirds pour ses élèves dans lesquels on trouve toujours la croyance et l’amour envers le Prophète. Si vous le visitez, essayer de le faire le vendredi après al ^Asr pour écouter ses wirds qui continuent à être récités dans sa zawiya. Comme le Elhadi Ben Aïssa, Le Cheikh Al-Kamel s’intéressait beaucoup à la science de la Religion, les savants l’ont appellé Al Haadiy ( l’éducateur). Son éducation était basée sur l’intention, le repentir et la sincérité et sur le fait de délaisser la dounya et de combattre son nafs. Le Chaykh Sidi al Haadiy ben ^Ayssah est décédé en 972 à l’âge de 100 ans, il est enterré dans la zawiya qu’il a lui-même acheté avec son propre argent. A sa mort, Le Cheikh Al Kamel fût enterré dans sa propre zawiya. Son disciple préféré Barwayil repose juste à coté de lui . Le Cheikh Al Kamel est mort en laissant une zawiya très florissante comprenant environ 600 adeptes. La place qu’il occupe en tant que Maître spirituel dans son siècle est fortement marqué. Après sa mort, son seul fils Sidi Abou Mahdi Aïssa lui succéda à la tête de la confrérie, avec succès. Les descendants du Cheikh Elhadi Ben Aïssa, Le Cheikh Al-Kamel se sont depuis dispersés un peu partout à : Meknès, Fès, Tanger, Larache, Rabat, en Algérie et en Tunisie.
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