L’histoire de Tanger demeure toujours liée au nom de Sidi Bouarrakia. De son vrai nom Mohamed Al Haj Al Bakkali, celui- ci est considéré comme le patron de cette ville. Il se distinguait de son vivant par sa piété, sa générosité ainsi que par sa lutte héroïque contre le colonialisme. Sa réputation la devait aussi à son grand savoir dans les sciences du hadith et le fikh. Vénéré de son vivant comme un saint, Sidi Bouarrakia est né dans la tribu de Béni Hassan dans la région de Tétouan. C’était un chérif Idrissi affilié au fondateur de la Zawiya Al Harayik, Sidi Allal Al Haj Al Bakkali. Il a reçu une véritable éducation religieuse et manifestait dès son enfance un grand dévouement à Dieu.

Selon les historiens, Sidi Bouarrakia s’est mis tôt et avec beaucoup d’intérêt à l’étude des sciences religieuses. Il avait l’habitude de porter un turban vert en vogue à l’époque en Irak et en signe de son appartenance symbolique à l’Imam et 4ème Calife, Ali Ben Abi Taleb. Ce qui lui a valu l’appellation de Bouarrakia Al Khadra. Outre son dévouement à Dieu, ce jeune chérif Iddrisside faisant preuve de beaucoup de courage et de grand patriotisme. Il a décidé de se joindre aux combattants pour la lutte contre le colonialisme. Sidi Bouarrakia a quitté ainsi sa tribu natale pour s’installer à Tanger alors ville occupée par les Anglais. Il s’est engagé précisément sous le règne du Sultan alaouite Moulay Ismaïl (1672-1727) dans le mouvement national du Jihad. -Il a réussi à s’y imposer grâce à son courage et sa bravoure et être parmi les premiers rangs du commandement. Ce qui lui a permis de côtoyer le Moujahid et gouverneur Ali Ben Abdallah Rifi à qui le Sultan Moulay Ismaïl avait confié le siège de Tanger. Ils étudiaient ensemble à la récupération de la ville du détroit. Sidi Bouarrakia est parvenu en tant que commandeur religieux et aux côtés du fils du gouverneur, Rifi, kaïd Ahmed, à atteindre cet objectif et à répandre par conséquent sa réputation dans toute la zone Nord-Ouest du Maroc. Il menait depuis lors une vie mystique et sa résidence connaissait une affluence des pèlerins venus des quatre coins du Maroc. Il n’a jamais cessé de fréquenter les milieux des combattants (Moujahidines) car il continuait à enseigner à ces derniers les théories religieuses et doctrines de l’Islam.

La mémoire historique de Tanger garde de Sidi Bouarrakia un grand guide spirituel qui a consacré sa vie au Jihad, et aux œuvres de charité. Il a fait en outre d’importants dons pour l’édification et l’entretien des lieux de culte. Le Saint Sidi Bouarrakia est décédé en 1130 de l’hégire (aux environs de 1718). Il a été inhumé dans sa propriété où il avait l’habitude de se recueillir et prier. Une Kobba s’y est élevée au début du XXème siècle. Réputé par sa sainteté, le mausolée de Sidi Bouarrakia était visité par les pèlerins tangérois avant de se rendre par mer à La Mecque. Les notables et les autorités de la ville organisaient annuellement un moussem pour la célébration du septième jour de l’Aïd El Mawlid. Ce dernier a été disparu pendant 40 ans pour être réhabilité en 2006. Il est devenu ainsi un événement religieux annuel célébré en grande pompe. En plus des veilleuses religieuses, ce moussem se distingue comme auparavant par un grand cortège organisé à cette occasion et où défilent notamment des taureaux suivis par des porteurs d’offrandes ainsi que des troupes folkloriques. Situé en plein centre-ville, le mausolée Sidi Bouarrakia s’impose comme monument historique parmi les merveilles architecturelles dont la mosquée Mohammed V. Il dispose d’un vaste lieu de culte qui connaît une grande fréquentation.

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