Se préserver de la mécréance

L’apostasie c’est la sortie de l’Islam. Elle peut avoir lieu de trois manières, selon la classification des savants tels que an-Nawawiyy. En effet, certaines croyances, certains actes et de nombreuses paroles font sortir de l’Islam. Le musulman doit donc constamment veiller à rester sur l’Islam.

Définition de l’apostasie

L’apostasie est la rupture de l’Islam par une croyance de mécréance, un acte de mécréance ou une parole de mécréance.

Allah nous a ordonné d’être musulmans. Pour devenir musulman il faut prononcer les deux témoignages en croyant en leur signification. Le musulman doit constamment préserver son Islam et le garder de ce qui le corrompt l’annule et le rompt, c’est-à-dire de l’apostasie par ses trois sortes : croyances, actes et paroles.

APOSTASIE PAR LA CROYANCE

Il y a des croyances qui font sortir de l’Islam et parmi ces croyances, il y a le fait d’avoir un doute au sujet de l’existence de Allah ou des attributs qui sont obligatoirement Siens, de l’existence des Messagers et de leurs attributs ou douter si le Qour’an est bien un livre révélé.
Il y a aussi le fait de croire que Dieu serait une lumière, ou qu’Il serait une âme ou croire que notre maître Mouhammad serait une partie de Dieu ou son fils.
Il en est de même pour celui qui croit que Dieu est assis sur le trône (al-^arch) ou localisé quelque part ou partout.

APOSTASIE PAR LES ACTES

Il y a des actes qui font sortir de l’Islam et parmi ces actes, il y a le fait :
de se prosterner pour une idole.
ou jeter le Mous–haf (le livre du Qour’an) ou une de ses feuilles ou même une feuille sur laquelle est inscrit le nom de Dieu dans un endroit impur, délibérément.
Il est donc un devoir de respecter les feuilles sur lesquelles il y a un nom de Allah. Quelle que soit la langue dans laquelle ce nom est écrit (الله, Allah, Dieu, God…), il n’est pas permis de les jeter dans un endroit répugnant, même si celui qui a fait cela ne vise pas le manque de respect car le geste signifie à lui seul un manque de respect.

APOSTASIE PAR LA PAROLE

La troisième sorte d’apostasie est celle qui a lieu par la parole comme :
insulter Allah ou Lui attribuer l’injustice ;
ou dire : « qu’est ce que j’ai fait au Bon Dieu pour mériter cela ? » ;
ou Lui attribuer un fils par la parole même s’il n’y croit pas ;
ou insulter ou maudire un des Prophètes ou un des anges ;
ou dire : « crée moi cela, comme Allah t’a créé » ;
ou dire : « je ne suis pas musulman» en plaisantant ou sérieusement ;
ou maudire l’Islam en disant pas exemple : « yal^an din oummouk » s’il en comprend le sens.

La colère et l’ignorance NE SONT PAS DES EXCUSES

L’Imam An-Nawawiyy dans son livre Rawdatou t–Talibin a dit : « Si un homme s’emporte contre son fils et le frappe violemment et qu’un autre lui dit : “n’es-tu pas musulman ?” S’il répond délibérément “non”, il a apostasié », c’est-à-dire que la colère n’est pas une excuse si une parole de mécréance est dite volontairement, même dans un état de colère.
L’Imam Abou l-Haçan Al-‘Ach^ariyy a dit : « Personne n’est excusé pour son ignorance, au sujet de ce qui entraîne la mécréance.

CONSÉQUENCES D’UNE APOSTASIE

Le jugement de celui qui commet une mécréance est que ses bonnes actions ainsi que ses récompenses sont toutes annulées. Il ne lui sera pas compté l’équivalent d’une poussière d’une récompense qu’il aurait acquise auparavant, pour une aumône, un pèlerinage (hajj), un jeûne, une prière ou autre. Ce qui lui sera compté, ce sont les nouvelles bonnes actions qu’il accomplira après avoir renouvelé sa foi en prononçant les 2 témoignages. Dieu (Allah) dit :

وَمَنْ يَكْفُرْ بِالإِيمَانِ فَقَدْ حَبِطَ عَمَلُهُ

« Et celui qui apostasie, ses bonnes œuvres sont annulées. » [Al-Ma‘idah / 5]

L’apostasie rompt le jeûne

Si le musulman est en train de jeûner et qu’il sort de l’Islam par un acte, une croyance ou une parole, son jeûne est rompu. Même s’il revient à l’Islam immédiatement en prononçant les deux témoignages de foi, sa journée de jeûne n’est pas valable. Toutefois, si c’est un jeûne obligatoire il devra s’abstenir de manger ou de boire jusqu’au coucher du soleil et rattraper ce jour de jeûne par la suite.

Ce qu’il égorge est illicite

De plus, ce qu’il égorge est considéré comme un cadavre illicite, il est interdit de le consommer.
sourat al-Ma’idah/3[, ce qui signifie « Vous sont interdites la maytah, le sang, la viande du porc, la viande de l’animal égorgé en citant un autre nom que celui de Allah, la viande de l’animal étranglé, la viande de l’animal mort en recevant des coups, la viande de l’animal mort en tombant de haut, la viande de l’animal mort par des coups de cornes, la viande de l’animal qui a été dévoré par un fauve sauf ce que vous avez pu égorger auparavant et ] vous est interdit [ce qui a été égorgé en tant qu’offrande pour les idoles ».

Un apostat ne peut pas se marier

Le contrat de mariage religieux d’un apostat avec une musulmane ou une non musulmane même si comme lui elle a apostasié n’est pas valable. De même le contrat de mariage religieux d’une femme qui a apostasié n’est pas valable, même s’il est réalisé avec un musulma

Avant la consommation du mariage

Le contrat de mariage religieux est aussi annulé par le simple fait que l’un des deux époux commette une apostasie avant la consommation du mariage (c’est-à-dire le rapport). Dans ce cas, s’il revient à l’Islam, il est indispensable de faire un nouveau contrat de mariage avec tuteur et témoins.

Après la consommation du mariage

Si celui des deux qui a apostasié revient à l’Islam après la période d’attente post maritale (^iddah), alors le contrat de mariage religieux est annulé. Dans ce cas, un nouveau contrat de mariage doit être réalisé.
Cependant, s’il ou elle revient à l’Islam avant l’achèvement de la période d’attente post maritale, il n’est pas nécessaire de procéder à un nouveau contrat.
Comment compte-t-on la période d’attente post maritale ? Il s’agit de 3 périodes inter menstruelles pour une femme menstruée, de 3 mois pour celle qui n’est pas menstruée, et pour une femme enceinte jusqu’à ce qu’elle accouche.

Que faire en cas D’APOSTASIE ?

Le retour à l’Islam se fait en prononçant des deux témoignages de manière valable. Il n’est pas une condition de prononcer les deux témoignages en arabe, en effet, toutes les langues sont acceptées pour les prononcer. Il suffit à la personne de les dire dans une langue qu’elle comprend. Cependant le nom du Prophète Mouhammad salla l-Lahou ^alayhi wasallam (qui figure dans le deuxième témoignage) doit être prononcé correctement, c’est-à-dire en faisant attention à la lettre ح « h« . Si une personne éprouve une difficulté à prononcer cette lettre, alors elle peut utiliser le surnom de Mouhammad qui est Abou l-Gacim qui signifie le père de Gacim. Il faut prolonger le son « a » du surnom du Prophète Abou l-Gacim. Ceci donne donc par exemple en français : « Je témoigne qu’il n’y a pas d’autre dieu que Dieu et je témoigne que Abou l-Gacim est le Messager de Dieu. »
Le retour, comme l’entrée, à l’Islam doit être immédiat. Il n’y a pas besoin de prendre une douche au préalable ou de se trouver en présence de témoins ou d’un imam. Le retour à l’Islam ne doit pas être retardé, il doit se faire à l’instant où la personne a pris connaissance que son acte ou sa parole ou sa croyance a annulé son Islam.

La parole « astaghfirou l-Lah » ne permet pas de revenir à l’Islam

Pour revenir à l’Islam, comme pour se convertir il faut prononcer les deux témoignages avec l’intention de se débarrasser de la mécréance. La parole « astaghfirou l-Lah » (Je demande à ce que Dieu me pardonne) ne permet pas le retour à l’Islam.

Celui qui a commis une mécréance puis dit astaghfirou l-Lah, cela ne lui est utile en rien. En effet, cette parole ne lui permet pas de revenir à l’Islam. Plus encore, sa mécréance augmente car il contredit le Coran[1] (Qour’an) puisqu’il demande à être pardonné alors qu’il n’est pas musulman. Or, Allah dit dans le Qour’an qu’Il ne pardonne pas la mécréance du non musulman ni ses péchés, tant qu’il n’est pas revenu à l’Islam.

Allah dit :

إنّ الله لا يغفر أن يشرك به ويغفر ما دون ذلك لمن يشاء

(‘inna l-Laha la yaghfirou ‘an youchraka bih wayaghfirou ma douna dhalika liman yacha’)

Ce qui signifie: « Certes, Dieu ne pardonne pas l’association [ici le sens est la mécréance sous toutes ses formes]mais Il pardonne ce qui est moindre [c’est-à-dire les péchés des musulmans] à qui Il veut. » [An-Niça’ / 48]

Quant à la parole de Allah ta^ala :

فَقُلْتُ اسْتَغْفِرُوا رَبَّكُمْ

(faqoultou staghfirou rabbakoum …) [Nouh / 10]

Ce qui signifie: que Noé (Nouh) عَلَيْهِ السَّلاَم a demandé à son peuple d’entrer en Islam en croyant en Allah et en Son Prophète Nouh afin que Allah leur pardonne.

 

Mon site - thème 1, thème 2, thème 3