Croyance des Marocains

Au cours des siècles Le chaykh Ibnou Abi Zayd al Qirawaniy, l’auteur de « ar-Riçala » a dit que les Amazighs sont sortis de l’Islam par 12 fois.

Croyance des kharijites

Ils ne se sont vraiment attachés à la Religion qu’à partir de l’époque de notre maître ^Omar Ibnou ^Abdel ^Aziz (le 6ème calife), quand celui-ci a envoyé 10 de ses compagnons pour enseigner aux gens la science. Ainsi, ils ont appris la croyance des Salafs (il ne faut pas confondre salafs et les wahabites) jusqu’à ce qu’un homme de l’Irak vienne s’installer au Maroc et commence à diffuser son poison : la croyance des kharijites. Il diffusait que le califat ne devait pas forcément revenir à un Arabe et semait l’intégrisme religieux en incitant à ne pas obéir aux gouverneurs et aux responsables. Il se comparait avec les Sunnites et rivalisait avec eux par rapport à la quantité de prières et de jeûnes qu’il faisait lui, dans l’apparence. Le Prophète nous a mis en garde contre les kharijites. Il a dit que ce sont des gens qui soi-disant font beaucoup d’adorations, qui lisent beaucoup le Qour’an mais avec leur bouche seulement, sans méditation et sans compréhension. Nous savons que notre Religion est une Religion facile et qui se situe « au juste milieu ». Les savants sont unanimes que la Religion de l’Islam n’est ni dans le laxisme, ni dans l’intégrisme. Les Marocains ont gardé les idées des kharijites jusqu’à l’arrivée des Abbassides qui ont réussit à éradiquer cette croyance au Maroc.

Ibnou Toumart

Ils sont revenus à la croyance de Ahlou s-sounnah, la croyance des gens du Salaf. En ce qui concerne les ayahs et hadiths équivoques, ils les lisaient et disaient : « nous croyons en tout ce qu’il y a dans le Qour’an sans interpréter et en gardant dans le cœur que Allah ne ressemble pas à ses créatures, qu’Il n’est pas un corps, qu’Il n’a nul besoin, qu’Il n’est pas dans un endroit car c’est Lui, Allah, le créateur de l’endroit. C’est le contraire qu’affirment les Wahabites tout en prétendant être des Salafs. Ils affirment qu’ils n’interprètent pas mais ils expliquent le mot « yad » par main, le mot « wadj » par visage et disent que Allah s’asseoit sur le trône. Ainsi, ils interprètent et disent qu’il ne faut pas interprèter et font ressembler Allah à Ses créatures. Les Marocains ont gardé la croyance des Salafs jusqu’au retour du Marocain Mouhammad Ibnou Toumart.

Mélange de croyance

A Tinmel, sa région d’origine, au Sud de Marakech, Ibnou Toumart avait rencontré des ach-cha^rites qui avaient la croyance des Salafs , c’est-à-dire que Allah ne ressemble pas à Ses créatures, mais lui, il interprétait. Puis, il est parti vers l’Orient et est devenu l’élève de Abou Hamid al Ghazali. Un jour al Ghazali a eu un kachf à son sujet : il lui a annoncé qu’il allait être un roi dur au Maroc. Par la suite, quand il est revenu au Maroc, il a construit la mosquée de Tilmel. Il imposait sa croyance et obligeait les gens à interpréter. Il a considéré non Musulman les Almoravides et tous ceux qui n’étaient pas avec lui. C’était un homme avide de pouvoir et pour arriver à ses fins, il n’hésitait pas à faire éliminer ses opposants. Dans sa croyance, il y avait un mélange de croyance ach-Cha^rite, chiite et kharijite.

la révolution des Mourides

Al Qadi ^yyade al Malikiy ainsi que d’autres savants se sont mis du côté des Almoravides, ils se sont opposés et ont fait la guerre contre lui (Cela prouve bien que les Almoravides étaient Musulmans). Le fait que les savants de Cordoue, Fez, Marakech annoncent une fatwah contre le livre de Abou Hamid AlGhazali fut l’élément amplificateur de leur désaccord. En effet, Al Ghazali était le chaykh de Ibnou Toumart ; les savants considéraient que son livre était un danger pour les gens du commun et ont appellé à le brûler. Ils considéraient que les Marocains avaient la bonne croyance globale en Dieu, qu’Il n’est pas un corps et ne ressemble pas à Ses créatures, mais que dans le livre étaient mentionnés des Hadiths faibles ( dont la chaîne de transmission est faible) et mawdou^ (attribués mensongèrement au Prophète), or il était d’usage à cette époque de ne pas les diffuser en application du Hadith : « celui qui rapporte des paroles mensongères à mon sujet, il mérite sa place en enfer ». Abou Hamid al Ghazali fut le premier à le faire et les savants de toute l’Andalousie et du Maroc ont demandé au Roi de brûler son livre. En réponse, Ibnou Toumart a formé des soldats pour combattre les Almoravides. Il a appellé ses troupes almohades. Même les savants comme al Qadi^yyade ont pris l’épée pour les combattre. C’est ainsi que cette discorde a donné naissance à ce qu’on a appellé la révolution des Mourides ( les soufis).

naissance  du Tassawouf spécifique au Maroc

 

Leurs chefs étaient Ibnou Barijan, Sidi Harazam et Ibnou ^Arif. Tous disaient que dans le livre, la plupart des éléments concordaient avec les paroles Prophétiques et les pratiques des Compagnons , mais ils voulaient enlever les passages non conformes à la tradition Prophétique. Ceci , car quand les savants écrivent des livres, c’est pour être lus par d’autres savants et non par des gens du commun. Les gens du commun n’ont pas à lire dans les livres, ils doivent apprendre par chaîne de transmission afin que si un point n’est pas véridique, il soit signifié à l’élève par son enseignant au moment de son apprentissage. Cette révolution a donné naissance à une autre sorte de Tassawouf spécifique au Maroc mais sans qu’il soit détaché de l’enseignement de Al Jounayid al Baghdadi. Les zawiyahs étaient plus impliquées dans la vie politique du pays, dans son intérêt et sa stabilité ainsi que la défense des frontières du Maroc. C’est pour cela par exemple, que pendant le protectorat, les français ont commencé par vider les zawiyahs de leurs étudiants et parfois même les ont détruites comme la zawiyah de Maouielainin (région d’Agadir). A partir de cette époque, (le 6ème siècle) les Marocains ont adopté la croyance ach-charite et le cheminement de al Jouna^id.

Fiqh Malik

( En ce qui concerne le fiqh, ils suivaient le fiqh de l’Imam al Awza^i jusqu’à ce que des pélerins Marocains visitent Médine et rencontrent l’Imam Malik. Celui-ci leur a demandé des nouvelles de leur pays et ils ont présenté leur roi (Moulay Idriss) comme un roi juste et modeste. L’Imam Malik a alors affirmé : « j’espère avoir un calife comme lui ! ». A leur retour, les Houjjaj ont propagé sa parole. De plus, cela a coïncidé avec l’arrivée des élèves de l’Imam dans les écoles de Kérouan en Tunisie et Qarawiyine à Fez. Son école a commencé à se propager et les Marocains l’ont adoptée). On comprend qu’avant le 6ème siècle, les soufis Marocains suivaient la croyance des gens du salaf , que Allah ne ressemble pas à Ses créatures, qu’Il n’a nul besoin et qu’Il n’est pas concerné par le temps et tout ceci sans interpréter les versets équivoques. Par la suite des savants ont interprété tout en gardant la croyance des gens du Salaf, cela n’est pas contraire à la Religion. Ainsi quand al Qadi ^iyyade a déclaré la guerre contre Ibnou Toummart, c’était principalement car il était contre la propagation des Hadith mensongers et c’était la même motivation chez Ibnou Rouchd (le grand père) et d’autres.

Mauvaise innovation

A partir du 10 ème siècle, une mauvaise innovation est apparue au Maroc : des gens se prétendaient « serviteur » de tel walliyy. Ils n’apprenaient pas la science de la Religion, et parfois ne connaissaient même pas les bases de la croyance Musulmane.

Dès qu’on leur demandait d’apprendre chez tel chaykh, ils devenaient « comme des zèbres devant un animal féroce ». ils restaient sur leur garde, mais pensaient qu’ils étaient sur le chemin de droiture car pour eux , seul compte le fait d’aimer le waliyy. Or, comment prétendre avoir la barakah quand on ne sait ni faire le woudou’, ni la prière correctement ? Par contre, nous savons que la barakah , on l’obtient en apprenant et en suivant l’enseignement du Waliyy, en étant conforme à sa croyance, en appliquant son fiqh. Parmi leurs autres innovations, il y a le fait qu’un criminel puisse échapper à la sentence qu’il mérite en entrant dans le périmètre du mausolé ; et aussi des rassemblements, sorte de Hadra’ dans lesquelles ils prétendent que leur chaykh ou parfois même Allah est présent dans l’assemblée. Ils y dansent, parfois même on y voit des femmes dénudées ou qui font de la sorcellerie. Ils chantent, dansent même pendant le adhan et ne font pas la prière. Ils sont toujours en train de mendier autour du mausolé et si tu ne leur donnes pas d’argent, c’est comme si tu as fait un péché et ils te menacent de la malédiction du Chaykh.

Si tu leur poses une question sur le woudou’ ou même si tu leur demandes de réciter al Fatiha, ils ne savent pas … Que Allah nous protège de l’ignorance ! D’autres imposent d’acheter des bougies pour soi-disant illuminer la tombe sinon ils te maudissent. Attention à ne pas croire cela. En effet, la bougie ne va pas éclairer l’intérieur de la tombe et le waliyy n’a pas besoin de cela, il est dans les délices de sa tombe.

Ces gens qui vivent comme des animaux autour des tombes ont inventé beaucoup d’autres innovations, on peut citer aussi celle qui consiste lors de la période du Hajj à tourner autour de la tombe ; ils disent faire ainsi « le Hajj des pauvres ». Ils croient leur état meilleur que celui de ceux qui font des adorations sincères car ils pensent détenir la barakah de tel waliyy. Nous savons que les savants de Ahlou s-Sounnah sont unanimes que Allah excauce des invocations dans un endroit plutôt qu’un autre, comme devant al Ka^bah ou entre la tombe du Prophète et le mihrab, à côté de Zam Zam et en d’autres endroits bénis. On visite la tombe d’un waliyy pour invoquer Allah, on n’adore pas le waliyy, mais on vient pour sa barakah et on demande à Allah par le degré du waliyy. A cause d’eux, certain en sont venus à interdire la visite des tombes car ils ont vu ces ignorants en train de faire des péchés. Pour eux, la solution est d’interdire toute visite.

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