Notez que: bien que la famille des Benseddîq est une famille connue et reconnue pour sa défense de la Sunna, sa vaste science et sa contribution honorable dans l’école malikite, le Sheykh Ahmed Ibn As-siddîq- lui n’est pas à considérer comme un malikite, il a fait beaucoup d’Ijtihâd et a opté pour des avis qui ne sont pas toujours l’avis de l’école malikite: mais nous le mettons ici en raison de ses travaux intéréssants au sujet du Fiqh al-muqâran (Fiqh comparé): qui est un concept fort intéréssant dans le contexte et la situation de la France (ce concept de Fiqh comparé et d’Ijtihâd à l’intérieur et à l’extérieur de l’école a évidemment ses règles et ses conditions et il est le domaine exclusif des savants compétents).Ce savant fut d’abord malikite puis Shafiite puis enfin il choisit l’Ijtihâd absolu…

Il est Ash-sharîf Shihâb Ed-ddîn Abû Al-fayd et Abû Al-‘Abbâs Ahmed Ibn Muhammad Ibn as-Siddîq At-tjkânî Al-ghumârî Al-idrîsî Al-hasanî, il descend de Dâwûd Ibn Idrîs Ibn ‘Abdellah Ibn Al-hasan Ibn Al-hasan Ibn ‘Ali et Fatima (que Dieu les agréent) fille du Prophète .

Sa mère s’appelle Az-zahrâ fille d’Abdel Hafîd fils du grand savant et maître Ahmed Ibn ‘Ajîba Al-hasanî (l’auteur entre autre: du tafsîr: « Al-bahr al-madîd fî tafsîr al-qur’ân al-majîd » et du commentaire des sagesses (Hikam) d’Ibn ‘Atâ Allah).

Il a donc réuni la noblesse et la science de part cette généalogie bénie du côté de son père et de sa mère.

Il est né dans la tribu des Banî Saïd proche de la tribu des Ghumâra au nord du Maroc en l’an 1320 de l’Hégire (1901). Il vécu à Tanger où son père était à la fois un grand savant en science religieuse et un éducateur de l’école soufie shâdhilite Darqawite (la zawiya as-siddîqiyya). A signaler que la famille Benseddîq est une famille réputée par le Hadîth et son authentification (takhrîj) depuis des générations.

Dès qu’il a eu 5 ans, son père l’amena apprendre le Coran, une fois l’apprentissage du Coran avec ses règles terminé, l’enfant montra une appétit grandissante aux sciences et il apprit les Matn en vigueur au Maroc à savoir « Al-ajarrûmiya » en grammaire, « Al-murshid Al-Mu‘în d’Ibn ‘âshir », le culte selon l’école malikite. Il apprit aussi : « Bulûgh Al-murâm min adillati al-ahkâm » d’Ibn Hajar, « Al-fiyyatu Mâlik », « Al-‘aqîda As-sanusiyya » et « Jawharatu at-tawhîd » d’Al-qânî en dogme Ash‘arite, « Al-bîqûniyya » en Hadîth et « Mukhtasar Khalîl » en Fiqh malikite…

Ensuite, à l’âge de 19 ans son père l’envoya en Egypte au fameux institut Al-Azhar pour approfondir ses études. En 1344 (1926) son père vint en Egypte pour assister à la conférence historique qui réunit les éminents savants musulmans suite à la chute de l’empire (la Khilâfa) islamique. Il voyagea avec lui à Damas pour rencontrer le grand savant marocain Muhammad Ibn Jaafar Al-kattânî, puis ils revinrent au Maroc et Ahmed Ibn As-saddîq fit un large voyage pour rencontrer les savants marocains de l’époque et ceux de l’Algérie. En 1349 de l’Hégire, il revint au Caire accompagné de ses deux frères Abdallah Ibn as-seddîq et Muhammad Az-zamzamî qui vont aussi suivre leurs études à Al-Azhar. Il eut une grande renommé en Hadîth en Egypte grâce aux nombreux livres qu’il écrit en la matière. Il eut une chaire à la mosquée Husaynî et celle d’Al-kîkhiyâ, et il fut une référence en Hadîth dans ce pays jusqu’à ce qu’il revint au Maroc en 1354 de l’Hégire à cause de la mort de son père.

Au Maroc, il fut un éducateur et un réformateur contre l’anarchie en Fiqh et incitant en même temps à s’intérésser aux preuves sans s’attacher aveuglement à une école, et il incitait aussi à s’intéresser plus au Hadîth …

Il a été aussi l’un des architectes des deux révolutions contre le colonisateur espagnol : celle de 1935 et celle de 1949. C’est ce qui lui a causé la prison pendant 3 ans…

Il était un juriste révolutionnaire qui maîtrisait tous les rites sunnites et les preuves traditionnelles et cela lui a coûté beaucoup d’épreuves surtout l’animosité de quelques juristes qui s’attachaient au Fiqh ancien et qui étaient contre l’adaptation du Fiqh au contexte et besoins actuels…

Enfin, il fut obligé de quitter le Maroc en 1956 à cause de tout cela pour finir sa vie au Caire.

Les maîtres d’Ahmed Ibn as-seddîq dépassent la centaine : on cite parmi eux :

-son père Muhammad Ibn as-seddîq de qui il prit tout le Fiqh malikite et le Sahîh Al-Bukhârî.

-Muhammad Ibn Jaafar Al-kattânî Al-hasanî l’un des plus grand savant d’Al-qarawiyyîn qui vécut à Médine puis en Syrie.

-Muhammad Imâm Ibn Ibrâhîm As-saqâ Ash-shâfi‘î, il prit de lui le « Tahrîr » sur le rite Shafiite entre autre.

-Muhammad Bakhît Ibn Husayn Al-Mutî‘î Al-hanafî As-sa‘îdî, le Mufti de l’Egypte à l’époque: il prit de lui l’exégèse, l’explication du Sahîh al-Bukhârî sur deux ans et le Fiqh Hanafite ainsi que d’autre disciplines…

-Muhammad Ibn Ibrâhîm As-samâlûtî Al-mâlikî du Caire, l’un des plus grands savants malikites et de langue arabe à l’institut Al-azhar : il prit de lui le Muwattaa, le « Tafsîr d’al-Bîdâwî », le « tahdhîb » en logique…Et il reçut de lui la Ijâza (diplôme de certification)

-Muhammad Ibn sâlim Ash-sharqâwî le maître des shafiite et leur Mufti en Egypte à l’époque…

Ahmed Ibn As-siddîq fut surnommé l’Imâm Al-Hâfiz et le Muhaddith de part sa vaste science et sa parfaite maîtrise du Hadîth, et bien qu’il fut très riche (matériellement), il menait une vie d’ascète et refusa les postes du pouvoir qu’on lui a proposé…Sa fermeté, sa justice et son honnêteté lui ont toujours attiré les problèmes …Ses Fatwas étaient d’un courage sans égale et manquaient même souvent de diplomatie dans l’environnement de l’époque marquée par la colonisation espagnole, française et anglaise.

Il mourut en 1380 de l’Hégire (1960). Il a laissé derrière lui beaucoup d’éminents élèves au Maroc, en Egypte, à la Mecque et en Syrie…En Fiqh, il a su réunir grâce à son Ijtihâd et sa connaissance profonde, les Fatwas les plus adaptés au contexte actuel à partir de l’école malikite et d’autres écoles et du Hadîth.

Mon site - thème 1, thème 2, thème 3