De retour dans son pays, il décide de partir , à nouveau à la recherche du guide spirituel. Mais une fois à Tanger, une femme de vertu le dissuada de rebrousser chemin, les siens ont besoin de lui. Le jeune voyageur se retrouve pour la deuxième fois à Fès, où il va composer son célèbre ouvrage «Dalaïl Al Khaïrat» à partir des livres de l’université Al Karaouiyine. Le continuateur de la Tarika Chadilya Un beau jour, la chance lui a souri. Imam Al Jazouli rencontre le Cheikh Zerrouk à Fès, l’auteur «des vérités du cœur» … qui lui montre le chemin de Tit – Sur la côte d’El Jadida – Son futur Cheikh Abou Mohamed Abdellah Amghar l’accueille et lui donna le ouard Chadili.
El Jazouli passera quatorze ans aux côtés de son bienfaiteur à lire le Saint Coran «Dalaïl Al Khaïrat» et quatorze mille «Basmalla» dans un total retrait de la vie publique Mohamed Abdellah Amghar appartient à une famille qui hérite la noblesse de père en fils. Mûri, l’Imam El Jazouli aurait de nouveau entrepris un voyage aux Lieux Saints où il a passé trois à quatre ans avant de regagner Safi et le pays des Regragua où la tradition chadilie est bien ancrée grâce au Cheikh Abou Saïd Othmane Retnani qui n’est autre que le Cheikh Abi Abdellah Mohamed Amghar cité plus haut.
Au pays des Chiadma, le courant est vite passé, le nombre des disciples du nouveau venu atteint un chiffre record : douze mille six cent cinquante six … Devant un tel succès il fallait bien s’attendre à des surprises. El Jazouli sera contraint de quitter la ville de Safi, et au fur et à mesure, d’autres localités sur son passage. N’empêche le nombre de ses partisans va en se multipliant : El Jazouli prêchait la résistance et encourageait la population à défendre les côtes menacés par les Portugais. Du sacré au sacrifice Après un court séjour à Massa (Souss), il sera prié de chercher d’autres horizons. Sept ans, les dernières de sa vie va les consacrer à l’enseignement et à l’éducation de ses disciples dans de petites localités dans la région de Chiadma où il y trouvera sa fin vers 870 ou 875 de l’Hégire. Son corps déterré sera disputé par les tribus de Chiadma et Haha. Un certain Amr Benslimane l’accapare et le fait surveiller jour et nuit par ses vigiles. La menace du littoral est devenue effective : les villes de Sebta, El Kasr Sghir, Anfa, Asilah, Tanger, Safi, Agadir, Azemmour ont été occupées .
Les Portugais ont même essayé de prendre Marrakech. Le mouvement de résistance s’est alors organisé autour de Ahmed Ben Moussa à Tazeroualt (Souss), Saïd Ben Abdelmoumen (Haha), Abou Mohamed Abdellah El Ghezouani (Moul Leksour) à Marrakech, les chorfas Idrissis au Nord, les Chorfas Hassaniens à Draâ (Tafilalet) aidés justement par les disciples du Cheikh El Jazouli. La mémoire de l’Imam est honorée. Les événements intervenus au Sud et à Marrakech, vont pouvoir dynamiser sa tarika qui va devenir une es plus importantes dans le soufisme au Maghreb et au monde musulman. Le corps El Jazouli, après avoir passé soixante dix ans à Afoughal, est ramené par les Saâdiens à Marrakech où il est enterré…
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