Il donnait toujours cours debout par respect pour le Qour’an. Un jour, moulay bouchaibe reddad a vu sa vache manger de l’herbe dans le champ du voisin, il s’est alors précipité pour enlever l’herbe avec sa main avant que la vache ne l’avale., puis a enfermé l’ animal 3 jours pendant lesquels il donnait son lait aux pauvres par crainte que ce lait ne provienne de l’herbe mangée dans le champ du voisin.
Un jour, son élève Abdel Khaliq bnou Yacin de Bridghar (région de Marakech) est venu lui emmener des raisins secs. Moulay Boucha^ib l’a interogé sur sa manière d’irriguer ses vignes et l’élève lui a expliqué qu’il avait un accord avec son voisin. Ils partageaient l’eau, ainsi un jour, c’est lui qui arrosait et le lendemain, c’était le voisin. Alors Moulay Boucha^ib lui a dit de reprendre ses raisins car il craignait que le partage de l’eau n’ait pas été totalement équitable.
Le gouverneur d’Azemmour était un homme injuste, il avait voulu tuer un groupe de gens de maniére arbitraire. Moulay Boucha^ib est donc allé le trouver pour lui ordonner le bien et lui interdire le mal mais le gouverneur n’a rien voulu entendre et l’a poussé sans ménagement. Sur le champ il fut pris de forte fièvre et de maux de ventre. Son entourage lui a rappelé qu’il avait eu ce qu’il méritait car il avait bousculé un waliy. A son tour, il a finalement compris et est allé voir Moulay Boucha^ib pour lui demander de le pardonner, il l’en a supplié et a renoncé à exécuter le groupe d’innocents.
En Andalousie, se trouvait les membres d’une famille emprisonnée, leur parenté d’Azemour est venue demander de l’aide à moulay bouchaibe . Il leur a fait des invocations et le jour même, les prisonniers ont été libérés par sa barakah. Moulay bouchaibe reddad avait un Mouhaddin personnel qui venait lui crier dans les oreilles pour lui annoncer l’entrée de chaque prière obligatoire.
En effet, quand il entrait dans une prière surrérogatoire, il était tellement concentré dans son adoration qu’il se détachait totalement de son environnement au point qu’il ne voyait , ni n’entendait plus rien. Pendant ses prières, il pleurait si longuement que l’emplacement en était tout mouillé. Un jour pendant un cours où il incitait à faire des aumônes aux pauvres, un homme s’est levé et a déclaré qu’il était pauvre , qu’il avait des enfants et n’avait pas d’argent pour subvenir à leurs besoins. Moulay Boucha^ib s’est tourné vers son élève et lui a demandé : « vas lui donner 5 dinars de ton argent personnel ». l’élève n’en a donné que 3 sur les 5 que le Chaykh avait demandé mais l’homme pauvre était très content car cela repésentait déjà une belle somme.
C’est à ce moment qu’un homme venu de Malaga pour le commerce s’est présenté chez Moulay Boucha^ib. Il lui a expliqué qu’il était commerçant, qu’il avait de l’argent mais que la maladie l’empêchait de retourner chez lui car il ne pouvait se déplacer ni par mer, ni sur terre. Il cherchait à savoir si le chayKh avait un élève de confiance qui pouvait s’occuper de son commerce le temps de sa guérison. Moulay Boucha^ib a demandé au même élève de prendre en charge le commerce de cet homme . Au terme de son engagement, l’élève remit 600 dinars de gains au commerçant qui lui en reversa la moitié comme salaire , soit 300 dinars. Moulay Boucha^ib s’est alors retourné vers lui en demandant : combien as-tu donné à l’homme à qui je t’avais demandé de donner 5 dinars ? l’élève a répondu : « mes enfants n’ont rien à manger, c’est pour cela que j’en ai donné 3 seulement » Moulay Boucha^ib a alors dit : « tu ne t’en remets pas à Allah, si tu le faisais, tu gagnerais plus ». Des savants ont voulu le tester ; ils savaient que par habitude , il faisait toujours 2 raka^as avant de s’asseoir. Alors ils ont installé beaucoup de tapis dont un seul n’était pas souillé par la najaçah et ils ont pu remarqué (et cela à plusieurs reprises) qu’il choisissait toujours le tapis propre pour faire sa prière. Un jour, un de ses élèves a voulu passer la nuit au bord de la rivière, c’était une nuit d’hiver, très froide. Soudain il entendit un homme parler, il s’approcha, c’était Moulay Boucha^ib en train de se laver et de parler avec sa nafs. Il disait : « tu as vu, tu veux que je fasse at tayammoum car je suis djounoub mais le feu de l’enfer est plus dur que le froid ». L’élève a rejoint le chaykh , lui a préparé un feu pour le réchauffer et lui a demandé pourquoi il agissait ainsi. Il a répondu : « cette nafs, elle veut ma perte ! » Moulay bouchaibe reddad est mort en 561.
Il a vécu à l’époque de al Qadiy^yad, Ibnou Rouchd ( le grand père) … la période que l’on a appelé la période en or à cause de la grande quantité de savants qu’elle a connue. C’était un homme pieux, on l’appelait As saariyah ( le poteau) car quand il faisait la prière, il ne bougeait pas et récitait dans une raqa^ah l’équivalent de Sourat al Baqarah en se détachant totalement du monde extérieur, au point de ne plus rien entendre.
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